Historique
Suite à l’abandon progressif des pratiques ancestrales depuis les années 50, les perspectives visuelles étaient limitées par la prolifération des saules en bordure du chemin de randonnée. La visibilité sur les Guerns s’est améliorée depuis quelques jours. Des points d’observation permettent aujourd’hui aux promeneurs de découvrir une partie des anciens canaux et les milieux naturels composant ce site particulier à fort enjeu patrimonial.
Travaux
Une entreprise de débardage à cheval a, pendant 5 journées, enlevé plusieurs massifs de saules présents sur les Guerns. A raison de plusieurs heures de travail par jour et malgré des conditions météorologiques difficiles, les chevaux Hubert Ar Coat et Ramsès de Kerescat, sous la conduite de Jean-Jacques SEITE, de son fils et de leur collègue, ont tiré quelques 1200m² de saules hors des Guerns.
Après la coupe, les saules ont été broyés par l'entreprise Bro Léon Elagage, permettant de valoriser les broyats. En effet, la ville de Quimperlé, par l'intermédiaire de son service des espaces verts, l'utilisera prochainement comme paillage sur les différents massifs floraux de la ville. L'intérêt étant de faciliter l'entretien de ces espaces verts en limitant la repousse des plantes adventices (le broyat étant disposé au sol autour des plantes ornementales). Cela permet également de diminuer les pertes en eau de ces espaces verts, ce qui contribue à réaliser des économies.
Objectifs
Cette action rentre dans le cadre du Document d'objectifs du site Natura 2000 "Rivière Laïta, Pointe du Talud, étangs du Loc'h et de Lannénec" et fait référence aux objectifs suivants :
- B9 : gérer les mégaphorbiaies eutrophes
- B13 : conserver et améliorer la dynamique fluviale de la Laïta
Ci-contre, une vidéo présente les différents travaux réalisés. mvi_0029.avi
Ces diverses actions menées en cohérence avec la démarche Natura 2000 présentent plusieurs intérêts écologiques.
Génie écologique
Cette action de débardage à cheval fait partie de l' "arsenal" de ce que l’on appelle le génie écologique. L’idée étant de réaliser des travaux dans les espaces naturels afin de restaurer un ou plusieurs milieux, de créer de nouveaux milieux ou encore de limiter d’éventuels impacts négatifs sur ces milieux. Différentes techniques existent et celles-ci sont en constante évolution en corrélation avec la demande grandissante et l’augmentation de la spécificité de la gestion des espaces naturels.
Biodiversité
Cette opération réalisée sur les Guerns est très intéressante. En effet, par l’abattage et le débardage d’une partie des saules, on permet à la mégaphorbiaie ou à la roselière de s’étendre. L’idée étant d’obtenir une mosaïque de milieux au sein du site en favorisant, en diminuant ou en « bloquant » l’évolution de certains de ces milieux. Sachant que les espèces végétales et animales sont inféodées à certains types de milieux, en luttant contre une homogénéisation des Guerns (évolution normale du site allant vers une ripisylve de type saulaie), on lutte à long terme contre l’érosion de la biodiversité.
Développement durable
Par ailleurs, cette action réalisée avec des chevaux est totalement en accord avec les principes du développement durable et de Natura 2000. En effet, cela permet de limiter l’écrasement de la zone, de faire des économies de consommation d’énergies fossiles, de garder un lien avec des pratiques ancestrales en recul et enfin de limiter le dérangement des espèces animales et végétales du site. L’utilisation et la valorisation du broyat après extraction des saules s'inscrivent aussi dans cette démarche de développement durable.
Enfin, l’ouverture du site permet une meilleure visibilité lorsque l’on se promène sur le chemin de halage. La mise en place de panneaux de sensibilisation sur ce sentier étant à l'ordre du jour, il sera donc plus intéressant de faire observer certaines choses avec une vue dégagée sur les Guerns.